Parmi la vague de titres d’avril chez Gaumont, on trouve Judith Therpauve de Patrice Chéreau, qui est upgradé en Blu-ray après une sortie en DVD en 2014 dans la collection Gaumont à la demande.

Nous n’avons pas (encore) reçu de confirmation de la part de l’éditeur quant au flux technique de cette restauration, qui nous parait un peu décevante par rapport à ce à quoi Gaumont nous habitue au fil des sorties. Si on devait deviner, on supposerait un travail effectué (vu l’étalonnage) chez Eclair, peut-être pas en 4K mais en 2K, peut-être à partir d’une source comme un interpositif plutôt que le négatif, et les travaux ont semble-t’il été effectués avant 2014 car le DVD semble déjà les utiliser. L’image proposée ici parait en effet plus épaisse et douce qu’attendue, comme si elle utilisait un élément intermédiaire plutôt que le négatif original (notamment du côté de la granularité de l’image, qui pourrait parfois presque laisser penser à un léger dégrainage). La précision de l’image et la délinéation des éléments est un peu en retrait, et même si la texture organique de l’image est préservée, l’ensemble parait tout de même assez souvent manquer de finesse. Plans serrés (capture 8) comme plans larges (capture 3) sont concernés, cet aspect étant constant tout le long du film. Sans forcément démériter pour autant, l’image offrant tout de même un rendu HD visible, on a connu Blu-ray restauré plus précis et détaillé.

Si nous supposons un travail effectué par Eclair, c’est parce que l’étalonnage est reconnaissable comme possédant la patte du laboratoire, nous obligeant à questionner la part du résultat provenant des intentions d’origine du film et celle directement liée à l’impact de la signature du laboratoire. On retrouve notamment ces bleus qu’on ne retrouve que chez Eclair (captures 6, 9 et 11 par exemple) et qui tendent à biaiser l’ensemble de la palette (captures 4, 10 et 16 par exemple). Si le film semble avoir volontairement une palette contenue et peu clinquante, qu’on retrouve ici avec des couleurs globalement un peu malades et un contraste assez restreint, on peut donc poser la question du juste curseur des couleurs ici versus ce qu’aurait donné ces couleurs sans cette patte du laboratoire. Le couple contraste / luminosité parait, lui, plus équilibré et convaincant dans son traitement, avec peut-être uniquement quelques plans paraissant un peu ternes.

Rien à redire côté encodage. On trouve encore quelques poussières et quelques cadres tremblotant légèrement mais rien d’intense.

Le film est assez peu démonstratif acoustiquement, chose que l’on retrouve ici. Les dialogues forment le gros de la piste 2.0 (dual mono), avec des voix plutôt propres et claires quoiqu’un chouia rapeuses et sourdes par endroits (conséquence probable du filtrage assez poussé des hautes fréquences effectué pour cette restauration). Les effets d’ambiance sont un peu plus en retrait, peut-être en partie à cause du design sonore d’origine du film, peut-être aussi à cause de limites sonores empêchant ces effets de paraître mieux intégrés au mixage global. Quoiqu’il en soit, c’est à la fois suffisamment confortable mais encore un peu daté.

Suppléments

On trouve deux bonus outre la bande annonce originale du film (2 min 46, 1080p) :

• La légende Judith Therpauve (21 min 01, 1080p) : nouvel entretien sur le film avec Laurent Ferrier (1er assistant réalisateur sur le film)
• Une mort exemplaire (25 min 21, 1080p) : nouvel entretien avec Françoise Zamour autour du film

Matériel de test :

Image	Panasonic TX-PF50G20S
Source	Zone B : PS3 Slim 250 Go | Zone A : Panasonic BDT-110
Son	Yamaha RX-V467
Enceintes	Kit 5.0 : Jamo S606 | Caisson : Jamo Sub210

Scan disc :

Taille Disque	42,785,907,723 bytes
Taille Film	34,551,191,616 bytes
Encodage Vidéo	MPEG-4 AVC Video / 32989 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VO	French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1197 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit / DN -1dB)

Captures d’écran HD :