Test Blu-ray : Dillinger est mort (Tamasa)

Visuel du Blu-ray : Dillinger est mort (Tamasa)
PaysFrance
EditeurTamasa
Date de sortie28 janvier 2022
Support1 BD-25
RéalisateurMarco Ferreri
Durée95 min 04
ZoneB
Format d’image1.37
LanguesItalien, Français Dolby Digital 2.0
AudiodescriptionNon
Sous-titresFrançais optionnels

Image

Note : 8 sur 10.

Dans le cadre de la ressortie française de quatre films de Marco Ferreri, Tamasa exploitent pas seulement en salles mais en Blu-ray aussi la restauration 4K de Dillinger est mort, effectuée en 2017 par Flat Parioli pour le Centre expérimental du cinéma de Rome et la Cinémathèque nationale italienne à partir du négatif original 35mm. A noter que l’étalonnage a été supervisé par Luciano Tovoli.

Le résultat est globalement très plaisant, en tout cas aux attentes d’une restauration 4K effectuée de la sorte. Le rendu est en effet filmique et naturel, avec un grain fin parsemant l’image de façon attendue, et avec un très bon niveau de détails dans les plans serrés sur les interprètes (captures 6, 7 et 12) comme les plans plus larges (captures 1, 8 et 22). L’ensemble parait ainsi avoir été restauré avec soin, sans abus de filtrage numérique disgracieux, pour un rendu et une précision très confortables. Il reste quelques plans un peu moins flatteurs (captures 7 et 17), mais pas de quoi compenser les forces de la restauration, qui offre un upgrade HD largement palpable.

Dommage cependant que contrairement au Lit conjugal, l’encodage de Dillinger est mort présente les problèmes déjà perçus chez l’éditeur sur, par exemple, Les adolescentes ou Guendalina, à savoir un grain argentique s’effondrant 2 images sur 3 (cf captures 2 vs 3, 9 vs 10, 12 vs 13 et 19 vs 20). Le grain de Dillinger étant bien plus marqué que sur Le lit conjugal (notamment les scènes dans la chambre d’Annie Girardot), l’effet en est d’autant plus délétère. Cela nuit constamment à la stabilité de la texture de l’image (la fluctuation du grain fait scintiller l’image), fait disparaître certains détails (les rayures du papier peint sur les captures 9 vs 10 et 19 vs 20), et donne aussi l’impression d’une image plus lisse qu’elle ne le devrait (captures 3 et 16). Le choix d’utiliser un BD-25 plutôt qu’un BD-50 oblige à un débit plus bas (le film est 30 secondes plus long que Le lit conjugal, qui profitait lui d’un BD-50), mais nul doute que les réglages de l’encodeur auraient pu être optimisés aussi.

L’étalonnage est intéressant car il s’éloigne notablement du DVD Criterion de 2010. Celui-ci partait d’un master HD créé à partir du négatif original lui aussi, et approuvé par le directeur de la photographie du film, Mario Vulpiani, l’étalonnage ayant été effectué chez LVR à Rome. Le résultat ici est assez nettement moins saturé et chatoyant que celui proposé par Criterion, même si on pourra questionner dans quelle mesure cet étalonnage plus ancien s’inscrit dans la « patte » de l’éditeur new-yorkais à l’époque du DVD. Cela n’empêche certaines couleurs de ressortir (les rouges notamment), ni une certaine variété dans les ambiances (avec notamment une chaleur qui tend à augmenter au fil du film), mais les teintes parfois particulièrement ternes trouvables ici (captures 6, 7 et 8) y étaient clairement absentes. Difficile de dire ce qui est le plus juste, mais pour quelqu’un ayant personnellement découvert le film avec le DVD Criterion et l’ayant toujours perçu comme un film visuellement justement extrêmement pop et clinquant, ce nouvel étalonnage fait réviser cette position. Plus objectivement, on notera aussi sur le Blu-ray quelques passages aux zones d’ombres colorées (capture 17) ou un peu bouchées (capture 18), là où le couple contraste / luminosité évite plus généralement ces effets, pour un résultat plutôt équilibré (passages très ternes à part), et offrant même quelques très jolies images (capture 15).

Enfin, il est intéressant de noter que le film est ici présenté en 1.37, là où le DVD américain paru chez Criterion proposait le film en 1.66, le Blu-ray proposant nettement plus d’image en haut et en bas. On notera aussi que le bas du cadre descend très bas dans le photogramme, avec un bord régulièrement visible (et fluctuant par ailleurs). Etrange de ne pas avoir très légèrement recadré cela afin d’éviter ce bord mouvant, alors que l’image est sinon stabilisée.

Son

Note : 7 sur 10.

Là aussi, contrairement au Lit conjugal, les deux pistes son de Dillinger est mort sont proposées en Dolby Digital 2.0 192kbps, un format inhabituellement compressé pour un Blu-ray. Sur cette typologie de films, difficile cependant de juger l’impact direct de l’utilisation de ce format plutôt qu’un format sans perte (LPCM, DTS HD MA ou Dolby TrueHD), mais à l’oreille cependant, il apparait vite assez net que la VO parait comme étouffée ou voilée. C’est d’autant plus flagrant qu’à la comparaison, la VF parait bien plus pleine et claire. L’analyse des spectres sonores tend à conforter ce ressenti : la VO semble filtrée entre 6 et 15 kHz, contrairement à la VF qui conserve des informations dans ces fréquences.

Le résultat est que cela donne une VO assez datée et creuse à l’oreille. Même si le film est très peu démonstratif acoustiquement, le moindre moment plus chargé côté son parait plat et sourd, dès le début du film avec son générique introductif. A côté, la VF parait plus vivante et ronde, avec un aspect plus chaleureux. Ce n’est pas miraculeux non plus, mais à choisir techniquement, la VF parait plus réussie.

A noter que la piste française possède un volume général un peu plus élevé que la piste italienne (environ 3dB).

Suppléments

  • Analyse du film par Gabriela Trujilo (31 min 35, 1080i)
  • Bande annonce originale du film (2 min 35, 1080i upscalé), et bandes annonces pour la ressortie française 2022 du Lit conjugal (1 min 32, 1080i) et du Mari de la femme à barbe (1 min 34, 1080i)

Matériel de test :

ImagePanasonic TX-PF50G20S
SourceZone B : PS3 Slim 250 Go | Zone A : Panasonic BDT-110
SonYamaha RX-V467
EnceintesKit 5.0 : Jamo S606 | Caisson : Jamo Sub210

Scan disc :

Taille Disque23,703,958,740 bytes
Taille Film18,259,445,760 bytes
Encodage VidéoMPEG-4 AVC Video / 23999 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VOItalian / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 192 kbps / DN -31dB
Encodage Audio – VFFrench / Dolby Digital Audio / 2.0 / 48 kHz / 192 kbps / DN -31dB

Captures d’écran HD :

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