Test Blu-ray : Coffret Mike De Leon (Carlotta)

PaysFrance
EditeurCarlotta
Date de sortie21 mars 2023
Support5 BD-50
RéalisateurMike De Leon
Durée107 min 17 / 112 min 25 / 106 min 25 / 99 min 06 / 105 min 32 / 129 min 28 / 94 min 04 / 137 min 35
ZoneABC
Format d’image1.66 et 1.85
LanguesTagalog (DTS HD MA 1.0, 2.0 & 5.1 en fonction des films)
AudiodescriptionNon
Sous-titresFrançais optionnels

Image

Note : 7.5 sur 10.

Ce coffret de huit films de Mike de Leon est basé sur un ensemble de restaurations effectuées ces dernières années. Dans l’ordre : Itim a été restauré en 2021 en 2K par L’immagine Ritrovata à partir d’un scan 4K du négatif original (étalonnage supervisé par Mike de Leon et le co-directeur de la photo Rody Lacap), C’était un rêve en 2016 par ABS-CBN en collaboration avec Central Digital Lab, Kakabakaba ka ba ? en 2015 par ABS-CBN en collaboration avec L’immagine Ritrovata, Kisapmata en 2019 en 4K par L’immagine Ritrovata à partir du négatif original complété par une copie positive (étalonnage effectué par Wildsound Studios sous la supervision de Mike de Leon), Batch ’81 en 2016 en 4K par L’immagine Ritrovata à partir du négatif original complété par une copie positive (étalonnage supervisé par Mike de Leon et Rody Lacap), Le paradis ne se partage pas en 2014 par ABS-CBN en collaboration avec Central Digital Lab, et Héros du tiers-monde en 2018 en 2K par L’immagine Ritrovata à partir du négatif original (étalonnage effectué par Wildsound Studios). Citizen Jake a quant à lui une récente production numérique.

Le moins que l’on puisse dire est que ce coffret est techniquement assez hétéroclite, même si les résultats sont en moyenne satisfaisants.

D’un côté, il y a Citizen Jake, production numérique très récente (le film date de 2018) et possédant le rendu visuel qui va avec : propre, précis, ciselé, avec une patine lisse typiquement numérique mais aussi un étalonnage assez moderne (contrasté et opposant bleus et jaunes – on pourra trouver les couleurs par contre un peu ternes). On y trouve cependant quelques segments granuleux et plus désaturés mais aussi avec un contraste assez différent (capture 5). Pas grand-chose à redire ici, la transcription vidéo du film paraissant fidèle et la photo du film semblant assez « simple ».

De l’autre, il y a les films plus anciens et qui ont fait l’objet, donc, de restaurations variées, tant dans les flux techniques (résolution, éléments physiques utilisés, laboratoires ayant effectués les travaux) que dans les résultats.

En haut du panier, on peut mettre Kisapmata et Itim. Kisapmata a en effet un rendu argentique très appréciable, où l’on sent l’usage du négatif original (complété, de façon très ponctuelle au final, par une copie positive au grain plus présent et au contraste un peu plus brut (capture 1) mais à la précision très correcte). Le niveau de détails se montre très appréciable et le rendu général naturel, et finalement, le principal problème (mentionné dans le panneau texte introductif) est que le négatif est parsemé de moisissures générant des tâches jaunes et vacillements des couleurs (capture 4). L’étalonnage, d’ailleurs, est peut-être légèrement jaunâtre mais les couleurs s’avèrent plutôt équilibrées et le contraste suffisamment bien géré. Le nettoyage et la stabilisation de l’image ont été efficaces aussi. Itim a un rendu très similaire, un peu plus doux mais qui reste naturel et agréable en visionnage. L’étalonnage est lui aussi assez proche, mais on pourra trouver un peu plus intrusive la signature du laboratoire (captures 2 et 3).

Dans un autre style, Héros du tiers-monde offre un noir et blanc contrasté mais efficace, avec pas mal de poussières et un cadre un peu tremblotant, mais un rendu filmique confortable et un beau niveau de détails, cohérent avec le flux 2K / négatif original. On pourra par contre noter quelques fluctuations de densité et de luminosité, qui semblent dues à un élément physique endommagé. Ces quelques points mis à part, l’image proposée ici reste largement confortable.

On passe ensuite un certain cap avec Kakabakaba ka ba ? et Batch ’81, les deux films paraissant fréquemment comme basés sur des éléments mal tirés et donnant une image floue (capture 3 de Kakabakaba ka ba ? et captures 1 et 4 de Batch ’81). Les restaurations ont pu globalement préservé le naturel argentique des films, mais cela n’empêche pas la précision de l’image de laisser régulièrement à désirer. Par ailleurs, il semble que plusieurs segments des films aient fait l’objet de filtrages numériques intrusifs, accentuant l’impression de douceur excessive de l’image, et introduisant des effets de rémanence désagréables dans les mouvements rapides ou faisant carrément disparaître certains éléments (peut-être confondus avec des défauts physiques) (capture 6 de Batch’ 81). Un constat assez surprenant de la part de L’immagine Ritrovata, dont les travaux sont très peu coutumiers d’une telle pratique. Les deux films ont aussi des étalonnages semblant pointer des éléments physiques dans un état délicat, avec des couleurs très hétérogènes parfois. Les deux films sont dominés par des passages assez ternes/délavés et une dominante orangée-sepia (capture 2 de Kakabakaba ka ba ? ou capture 4 de Batch ’81), mais Kakabakaba ka ba ? montre aussi quelques passages verdâtres (capture 4). Les cadres sont par contre assez efficacement stabilisés (quoique pas parfaitement), et Kakabakaba ka ba ? montre quelques défauts physiques de type moisissures (Batch ’81 non).

Le paradis ne se partage pas est un petit cran sous Batch ’81 encore, avec une douceur à nouveau importante de l’image, mais aussi un aspect régulièrement lisse qui n’est pas très agréable en mouvement et limite l’impression de détails (captures 1 et 6). L’étalonnage est quant à lui assez folklorique, avec pas mal d’instabilités et d’hétérogénéité (les 3 premières captures montrent l’ampleur), probablement à cause d’un élément physique en piètre état mais on peut se demander si les travaux de restauration n’ont pas été un peu légers.

C’était un rêve clôture la marche avec les travaux paraissant les plus faibles du coffret. De nombreux plans montrent un rendu lisse et épais (captures 2 et 4), couplé à une forte instabilité des couleurs (capture 2), donnant au film une image très datée et faisant passer à des travaux de restauration bien plus anciens qu’ils ne le sont réellement. Heureusement, plusieurs portions du film ont un niveau de détails et une définition bien plus conforme aux attentes et plus cohérentes avec le flux technique annoncé (captures 3 et 6), mais cela ne compense pas le reste du film. On notera aussi un cadre encore assez instable.

Notes image : Itim : 8 / C’était un rêve : 6 / Kakabakaba ka ba ? : 7 / Kisapmata : 8 / Batch ’81 : 6.5 / Le paradis ne se partage pas : 6.5 / Héros du tiers-monde : 8 / Citizen Jake : 9

Son

Note : 6.5 sur 10.

Itim et Batch ’81 sont proposés en mono 1.0 et C’était un rêve en dual mono 2.0. Kakabakaba ka ba ?, Kisapmata, Le paradis ne se partage pas et Héros du tiers-monde sont en 2.0 surround. Citizen Jake est en 5.1.

Comme pour l’image, la récence de Citizen Jake l’avantage grandement. Seule piste 5.1 du coffret, la VO offre un rendu certes peu démonstratif mais très confortable, avec une ouverture appréciable du champ sonore via les effets d’ambiance et la musique, tandis ques les voix (surtout présentes sur les enceintes avant) sont propres et claires. On appréciera aussi l’appui léger mais audible du caisson de basses pour un petit surplus de rondeur dans les graves.

C’est bien plus compliqué pour les autres films, qui montrent presque tous des sonorités bien plus limitées. Héros du tiers-monde s’en sort un peu mieux, avec en particulier des dialogues plus propres et se détachant mieux que pour la plupart des autres films. Sans être très impressionnant, le rendu général est plutôt équilibré et agréable à l’oreille.

Les six autres films montrent tous, à des degrés plus ou moins importants, des rendus sonores très plats, assez rugueux et surtout aux voix très caverneuses. Le résultat donne l’impression d’être face à un ancien enregistrement radio (ou télé), avec des voix très portées vers les graves et un spectre sonore semblant manquer cruellement de mediums et d’aigus. Quelques passages s’en sortent un peu mieux (on pense notamment aux scènes musicales de Kakabakaba ka ba ?), mais dans l’ensemble, cela date très nettement les pistes son. On suppose que là aussi, l’état des éléments physiques peut au moins en partie expliquer ce résultat acoustique, mais on se demande si les méthodes de restauration utilisées ont pu accentuer cet aspect en cherchant à atténuer d’autres défauts (à la façon de ce qu’on peut voir sur de nombreuses restaurations japonaises par exemple).

Quant aux quatre films présentés en 2.0 surround, l’usage des enceintes arrières reste extrêmement restreint, souvent à volume assez faible et de façon très peu directionnelle. L’apport est donc assez limité (et aussi peu à même de causer des effets contre-productifs).

Suppléments

Non content d’embarquer huit films de Mike De Leon, le coffret ventile aussi plusieurs bonus (dont un film supplémentaire) sur ses disques. Tous les bonus sont sous-titrés en français.

Disque 1 :

  • Portrait de l’artiste en philippin (1965, 1h 51 min 25, 1080p très joliment restauré, scan 4K du négatif original puis restauration par L’immagine Ritrovata en 2014) : film de Lamberto V. Avellana, adaptation de la pièce de théâtre écrite en 1950 par Nick Joaquin
  • Making d’of d’époque d’Itim (19 min 49, 1080i état limité)

Disque 2 :

  • Making d’of d’époque de C’était un rêve (22 min 49, 1080p restauré)
  • Signos (1983, 38 min 18, 1080i état assez limité) : film tourné en Super 8 par Mike De Leon en réaction à l’assassinat d’un opposant au dictateur Ferdinand Marcos, Ninoy Aquino
  • Kangkungan (2019, 5 min 25, 1080p) et Never Again (2022, 2 min 18, 1080i) : deux clips politiques contre le pouvoir en place

Disque 3 :

  • Making d’of d’époque de Kakabakaba Ka Ba ? (14 min 00, 1080p type Super 8 abîmé)

Disque 5 :

  • Aliwan Paradise (1992, 29 min 25, 1080p restauré mais avec sous-titres anglais incrustés) : épisode (consacré aux Philippines) du film collectif Southern Winds

Le coffret est complété par un livret de 80 pages contenant, outre de nombreuses photos des tournages des films, un texte de 27 pages de Charles Tesson, découpé en une section sur l’histoire du cinéma philippin (5 pages), une sur Mike De Leon (5 pages), une sur les 8 films du coffret (15 pages) et enfin une brève conclusion (2 pages).

Matériel de test :

ImagePanasonic TX-PF50G20S
SourceZone B : PS3 Slim 250 Go | Zone A : Panasonic BDT-110
SonYamaha RX-V467
EnceintesKit 5.0 : Jamo S606 | Caisson : Jamo Sub210

Scan disc :

Disque 1 :

Taille Disque49,021,321,519 bytes
Taille Itim22,046,882,688 bytes
Encodage VidéoMPEG-4 AVC Video / 25006 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VOTagalog / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1030 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)

Disque 2 :

Taille Disque40,062,521,646 bytes
Taille C’était un rêve29,285,257,152 bytes
Encodage VidéoMPEG-4 AVC Video / 31979 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VOTagalog / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1062 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)

Disque 3 :

Taille Disque50,014,069,752 bytes
Taille Kakabakaba Ka Ba ?25,461,944,448 bytes
Encodage VidéoMPEG-4 AVC Video / 28978 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VOTagalog / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1349 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Taille Kisapmata22,286,896,704 bytes
Encodage VidéoMPEG-4 AVC Video / 26890 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VOTagalog / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1612 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)

Disque 4 :

Taille Disque47,490,359,872 bytes
Taille Batch ’8120,876,185,152 bytes
Encodage VidéoMPEG-4 AVC Video / 23992 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VOTagalog / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1040 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Taille Le paradise ne se partage pas26,337,906,432 bytes
Encodage VidéoMPEG-4 AVC Video / 23996 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VOTagalog / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1656 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)

Disque 5 :

Taille Disque49,500,288,189 bytes
Taille Héros du tiers-monde19,892,254,080 bytes
Encodage VidéoMPEG-4 AVC Video / 24986 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VOTagalog / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1791 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Taille Citizen Jake21,429,802,944 bytes
Encodage VidéoMPEG-4 AVC Video / 17990 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VOTagalog / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 1666 kbps / 16-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 768 kbps / 16-bit)

Captures d’écran HD :

Itim :

C’était un rêve :

Kakabakaba Ka Ba ? :

Kisapmata :

Batch ’81 :

Le paradis ne se partage pas :

Héros du tiers-monde :

Citizen Jake :

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