En même temps que La ballade du soldat, Potemkine upgradent aussi Le quarante et unième, là aussi à partir d’une restauration Mosfilm datant de 2020. Le résultat est plutôt plaisant dans son ensemble, avec cependant des limites visibles, bien que différentes (pour certaines) de celles vues sur La ballade du soldat (en résumé : note visuelle identique, mais raisons différentes).

Le plus évident, c’est l’instabilité particulièrement récurrente et surtout intense des couleurs, avec des vacillements pouvant faire passer du bleu au vert ou au rose nettement, régulièrement et rapidement (cf capture 14 vs 15, par exemple). Le DVD semblait déjà dénoter de problèmes assez complexes sur ce sujet, et si l’étalonnage se montre efficace dans son ensemble à éviter certains pièges (notamment d’une image souvent assez sombre), tout n’a clairement pas pu être stabilisé totalement. Ce point mis à part, la palette parait sinon plutôt équilibrée, avec certes des bleus et des oranges qui ressortent assez souvent (captures 3 et 9), mais qui le font d’une manière mesurée et ne choquant pas outre-mesure. A la rigueur, c’est peut-être la gestion des carnations dans les scènes en basse luminosité qui pourra paraître un chouia exagérée dans les tons, mais là aussi, cela reste marginal, d’autant que le couple contraste / luminosité parait ajusté de façon soignée, laissant supposer un travail parcimonieux.

Un peu moins évident, c’est un certain nombre de scènes très probablement passées à la moulinette du dégrainage. Là où La ballade du soldat était quasi intégralement discutable sur ce point, Le quarante et unième est plus hétérogène. La bonne nouvelle est que le gros du film se montre plutôt naturel et avec une texture argentique préservée, en particulier sur les scènes lumineuses (captures 3 et 7 par exemple). Ce sont surtout les scènes en basse lumière qui se montrent lissées, parfois jusqu’à l’obtention de visages presque cireux (captures 6, 11 et 13). Si on devait peser le pour et le contre, le ressenti est meilleur que sur La ballade du soldat, du fait de la durée de film paraissant naturelle.

Enfin, le cadre a été efficacement stabilisé, et il ne subsiste que quelques rares poussières. La compression ne parait pas montrer de faiblesses notables.

La piste 2.0 (dual mono) se montre plutôt fraiche et énergique, même si elle donne l’impression d’un film fortement post-synchronisé. De fait cependant, les voix sonnent de façon franche et claire, tandis que les effets sonores et la musique ressortent bien eux aussi. Le résultat n’est pas pour autant une démonstration de force ou ce qu’on a pu entendre de plus impressionnant pour ce genre de restaurations, mais c’est plutôt le haut du panier.

Suppléments

• Présentations de 2016 du film (9 min 14, 1080i) et de Grigori Tchoukhraï (11 min 33, 1080i) par Joël Chapron
• Entretien d’archives avec Grigori Tchoukhraï (13 min 46, 1080i upscalé)
• La représentation de la guerre et sa mémoire en URSS et en Russie (26 min 54, 1080i) : nouvel entretien avec François Xavier Nérard, replaçant le film dans les thématiques du film contexte de l’époque de son tournage puis plus largement dans l’histoire du peuple russe soviétique. Ce module est aussi inclus sur La ballade du soldat.
• Le quarante et unième, dans sa version muette (avec cartons russes sous-titrés en Français) de 1926 et réalisée par Yakov Protazanov (51 min 23, 1080i upscalé assez abîmé)

Matériel de test :

Image	Panasonic TX-PF50G20S
Source	Zone B : PS3 Slim 250 Go | Zone A : Panasonic BDT-110
Son	Yamaha RX-V467
Enceintes	Kit 5.0 : Jamo S606 | Caisson : Jamo Sub210

Scan disc :

Taille Disque	34,930,168,856 bytes
Taille Film	25,348,230,144 bytes
Encodage Vidéo	MPEG-4 AVC Video / 34872 kbps / 1080i / 25 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VO	Russian / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1907 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)

Captures d’écran HD :