Après son édition US chez Cohen en 2018, et au vu de l’activité de Potemkine autour de Rivette, on se douterait que La belle noiseuse et sa restauration 4K Hiventy (reprise ici par Potemkine) arriverait un jour en France et c’est maintenant effectivement le cas.

Les travaux techniques paraissent fins, soignés et donc convaincants. On trouve en effet un film à la texture argentique préservée, sans atours numériques intrusifs pour en arriver là, mais possédant au contraire un rendu naturel très plaisant (captures 10 et 20 par exemple). Que ce soit les extérieurs ou dans l’intérieur de l’atelier de peinture, l’ensemble du film profite de cette cure de jouvence au résultat largement palpable. Tout juste pourra-t’on trouver l’image très légèrement douce.

L’étalonnage parait, quant à lui, plutôt équilibré hormis potentiellement quelques extérieurs jour pouvant laisser un peu perplexe (capture 6). Le reste parait joliment équilibré et dynamique, que ce soit pour les plans les plus éclairés comme ceux en basse lumière, avec qui plus est un couple contraste / luminosité paraissant adéquant et évitant tout excès ou au contraire tout manque.

Par ailleurs, la restauration a profondément nettoyé et stabilisé l’image.

Enfin, il convient de noter que le film est présenté sur un seul BD-50 contrairement aux Américains de Cohen qui l’avaient scindé sur deux disques, pour un débit vidéo logiquement bien supérieur (36 Mbps en moyenne, contre 20 ici). L’encodage français s’avère cependant plutôt solide compte tenu de cette contrainte, bien que pas non plus irréprochable. On pourra d’ailleurs remarquer que l’exploitation des quelques Go inutilisés auraient permis de grapiller quelques précieux Mbps supplémentaires.

NB : les deux premiers couples de captures comparent l’édition française (captures 1 et 3) à l’édition US (captures 2 et 4).

Le design sonore du film est relativement minimaliste et intimiste, mais même en tenant compte de cela, la piste son (dual mono) parait parfois un peu plate et sourde. Les voix restent cependant suffisamment claires et les effets sonores ne se détachent pas trop mal, mais le tout reste quand même un peu plat.

Suppléments

Comme pour les autres titres du réalisateur parus dernièrement chez l’éditeur, La belle noiseuse est plutôt gâté éditorialement, avec 2 DVDs de bonus.

DVD 1 :

• La belle noiseuse : Divertimento (SD, 1990, 125 minutes environ) : montage alternatif pour une diffusion TV à partir de prises non retenues pour la version cinéma. Il est intéressant de constater que si cette version n’est proposée qu’en DVD et ne semble pas issue de ces travaux, le film a été montré au Festival Lumière 2020 à partir d’un « tirage 35mm réalisé en 2017 aux laboratoires Hiventy à partir de l’internégatif image et son et des bandes d’étalonnage d’époque, travaux validés par Véronique Rivette et Irina Lubtchansky, en collaboration avec la Cinémathèque française et l’étalonneur José Saraiva. »

DVD 2 :

• Jacques Rivette, le veilleur : le jour & la nuit (1994, 2h 03 min 17) : documentaire réalisé par Claire Denis dans le cadre de la collection « Cinéma de notre temps »
• Nouvelle analyse du film par Pacôme Thiellement (31 min 21)
• Interview de Jacques Rivette par Frédéric Bonnaud (2002, 13 min 27)
• Le scénario par Pascal Bonitzer et Christine Laurent (2002, 21 min 08)

Matériel de test :

Image	Panasonic TX-PF50G20S
Source	Zone B : PS3 Slim 250 Go | Zone A : Panasonic BDT-110
Son	Yamaha RX-V467
Enceintes	Kit 5.0 : Jamo S606 | Caisson : Jamo Sub210

Scan disc :

Taille Disque	45,898,267,196 bytes
Taille Film	45,258,055,680 bytes
Encodage Vidéo	MPEG-4 AVC Video / 19999 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VO	French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 1821 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)

Captures d’écran HD :