Rimini continuent leur exploration des films noirs avec Une âme perdue (So Evil My Love) de Lewis Allen, proposé ici en Blu-ray sur base de la restauration 2K parue chez Kino aux USA début 2021… mais pas tout à fait exactement semble-t’il.

En effet, l’image proposée par le Blu-ray français possède, aux premiers abords, de nombreux aspects typiques de travaux plutôt récents (ou en tout cas marquant généralement l’usage d’un master HD qui n’est pas un ancien master) : stabilité du cadre et du couple luminosité/contraste, granulation régulièrement assez fine, restitution visible de l’hétérogénéité entre le gros du film et les fondus enchaînés, l’ensemble avec une finesse et une délinéation appréciables, visibles notamment dans les détails des costumes (captures 4 et 8 par exemple). Cependant, ces aspects tranchent avec le reste de l’image, qui semble au contraire plus proche d’un ancien master HD pre-existant, donnant l’impression notamment d’un grain malmené numériquement (captures 2 et 9) et d’une image artificiellement accentuée (captures 13 et 15). De ce que nous avons pu voir, il semble tout simplement que le master 2K de Kino n’ait pas été repris à l’identique mais que Rimini ait choisi d’appliquer une passe de filtrages numériques spécifiquement pour leur édition. Le couple de comparaisons disponible chez Cinefaniac semble confirmer cette impression et cette explication, et on ne pourra alors que discuter la productivité de l’application de ces filtrages additionnels au vu du résultat. Il convient cependant d’insister sur le fait que l’upgrade HD reste appréciable et notable. Il faudra cependant composer avec un certain nombre de plans en retrait, que ce soit (donc) ceux issus de fondus enchaînés ou d’autres semble-t’il à l’origine plus doux ou moins précis (capture 5 par exemple).

L’étalonnage est lui aussi légèrement différent de l’édition américaine, même si on pourra trouver l’écart cette fois-ci plus négligeable, avec une image très légèrement plus lumineuse mais sans que cela soit dommageable. Cela semble en effet très légèrement déboucher les zones sombres (et non simplement transformer des aplats noirs en aplats gris sombres), tout en conservant un travail sur le couple contraste / luminosité plutôt efficace. On pourra tout juste trouver des hautes lumières parfois très lumineuses, jusqu’à l’écrêtement, mais cela reste rare.

Enfin, si l’image est stable et plutôt propre du côté des poussières et points blancs ou noirs, de nombreuses rayures parsèment encore le film, y compris certaines assez intenses (capture 10).

Une piste son 2.0 (dual mono) avec ses petites limites mais aussi ses qualités. Globalement, ce sont les dialogues qui brillent le plus, avec un rendu clair malgré un arrière plan un peu grésillant ci et là, mais une intelligibilité confortable et une bonne capacité à se détacher. La musique et les effets sonores sont un peu plus en retrait, sans défauts particulièrement notables mais peu mémorables. La piste dans son ensemble est propre et sans souffle ou craquement.

Suppléments

Un unique bonus : une nouvelle interview de Florent Fourcart sur le film (23 min 05, 1080i).

Matériel de test :

Image	Panasonic TX-PF50G20S
Source	Zone B : PS3 Slim 250 Go | Zone A : Panasonic BDT-110
Son	Yamaha RX-V467
Enceintes	Kit 5.0 : Jamo S606 | Caisson : Jamo Sub210

Scan disc :

Taille Disque	32,947,455,328 bytes
Taille Film	27,470,077,632 bytes
Encodage Vidéo	MPEG-4 AVC Video / 29999 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VO	English / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 2020 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)

Captures d’écran HD :