Après une première sortie en Blu-ray en Angleterre chez Indicator en octobre 2019, Temps sans pitié arrive en Blu-ray en France via Carlotta. Il s’agit de la même restauration de départ, indiquée comme un remaster HD chez Indicator et une restauration 2K chez Carlotta, mais il faut noter que Carlotta proposent le film en 1.37 là où Indicator le proposaient en 1.66 (via un recadrage avec perte d’image en haut et en bas). Nous ne saurions dire quel format est « le bon », mais le film ayant été exploité en 1957, une époque où la bascule vers les formats plus larges était toujours en cours, il est tout à fait possible qu’il ait été exploité, en fonction des pays (voire des salles) dans l’un ou l’autre format.

Le résultat est, cadrage à part, logiquement similaire à celui du disque britannique, ce qui est une bonne nouvelle car celui-ci nous avait fait bonne impression à l’époque, et c’est toujours le cas deux ans et demi plus tard. Nous avions d’ailleurs eu l’impression qu’il s’agissait moins d’un « high definition remaster » dans le sens d’un master HD pre-existant que d’un travail récent mais uniquement effectué en HD, le changement sémantique vers une « restauration 2K » fait donc sens par rapport au résultat à l’écran, effectivement tout à fait dans la lignée de nombreuses restaurations 2K compétentes qu’on a pu voir ces dernières années. On trouve ainsi un bel upgrade HD, avec un rendu naturel et filmique pourvu d’un grain argentique typique et bien restitué, pour une patine générale paraissant vierge de filtrages numériques intrusifs. Le résultat est frais, fin et très plaisant en visionnage, avec des plans serrés détaillés (capture 19) que les plans plus larges (captures 9 et 13), retranscrivant efficacement les jeux de cadrages et de profondeur parfois proposés par Losey (capture 11).

L’étalonnage parait lui aussi très convaincant, avec une palette de gris nuancée et maîtrisée, sans gestion brutale des basses ou des hautes lumières. On obtient ainsi un couple contraste / luminosité soigné, évitant noirs bouchés, blancs brûlés et image terne ou voilée, pour un ensemble rajeuni mais sans excès.

Enfin, on notera quelques petites baisses de régime sans doute d’origine, entre fondus et transparences (capture 2), ainsi qu’une instabilité d’émulsion à la 75ème minute (captures 21 à 29), mais une image sinon bien nettoyée et stabilisée. Aucun souci de compresser à noter, mais au contraire des hautes fréquences très bien gérées (capture 33).

NB : nous proposons dans la galerie ci-dessous des captures comparatives entre le Blu-ray Carlotta (en 1.37) et le Blu-ray Indicator (en 1.66).

Une piste son assez traditionnelle dans son rendu sonore, ni particulièrement impressionnant, ni déméritant non plus. D’un côté, on appréciera son aspect plutôt clair, notamment dans la restitution des voix, ce qui évite de paraître sourde dans les dialogues. De l’autre, les bruitages et la musique sont plus à la peine, ce qui date la piste et lui donne un côté plus brouillon et plat. Cependant, elle a été plutôt efficacement nettoyée, ce qui lui évite de sonner excessivement datée pour autant.

Suppléments

• Une époque sans pitié (21 min 30, 1080p) : nouvelle interview de Michel Ciment sur le film et sa place dans la carrière de Losey
• Bande annonce 2020 pour la ressortie du film (1 min 16, 1080p)

Matériel de test :

Image	Panasonic TX-PF50G20S
Source	Zone B : PS3 Slim 250 Go | Zone A : Panasonic BDT-110
Son	Yamaha RX-V467
Enceintes	Kit 5.0 : Jamo S606 | Caisson : Jamo Sub210

Scan disc :

Taille Disque	32,013,142,122 bytes
Taille Film	26,455,363,968 bytes
Encodage Vidéo	MPEG-4 AVC Video / 36925 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VO	English / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1061 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)

Captures d’écran HD :