Test Blu-ray : Sexe mensonges et vidéo (L’atelier d’images)

Visuel du Blu-ray : Sexe mensonges et vidéo (L'atelier d'images)
PaysFrance
EditeurL’atelier d’images
Date de sortie15 février 2022
Support1 BD-50
RéalisateurSteven Soderbergh
Durée99 min 55
ZoneB
Format d’image1.85
LanguesAnglais, Français (DTS HD MA 5.1)
AudiodescriptionNon
Sous-titresFrançais optionnels

Image

Note : 8.5 sur 10.

Si Sexe mensonges et vidéo, Palme d’Or 1987 pour le premier long-métrage de Steven Soderbergh, avait fait l’objet d’une édition Blu-ray en 2009 chez Sony, cette édition était parue aux USA, en Angleterre et une partie de l’Europe comme l’Allemagne, l’Espagne ou l’Italie, mais pas la France. L’atelier d’images réparent enfin cette absence du film en HD en l’éditant en Blu-ray (ainsi qu’en combo UHD/Blu-ray) à partir de la restauration utilisée en 2018 par Criterion, à savoir une restauration 4K (HDR) effectuée par Deluxe Culver City en 2018 à partir du négatif original 35mm. Il est à noter que c’est la première fois qu’une restauration du film part du négatif, la précédente étant partie d’un interpositif créé en 1998 (pour le DVD du film). Enfin, et on reviendra là-dessus, il est cependant intéressant de constater que le Blu-ray français n’est pas parfaitement identique au Blu-ray Criterion, au niveau de l’étalonnage et surtout du cadrage.

Le résultat est toujours aussi plaisant qu’avec l’édition Criterion, grâce à un travail particulièrement respectueux de la texture argentique du film et permettant de conserver un naturel organique facilement perceptible (captures 1 et 13). L’absence visible de filtrages numériques, dans un sens (dégrainage) comme l’autre (accentutation artificielle), permet au film de retrouver ici un rendu plus fin et précis qu’avec le Blu-ray 2009, grâce à restauration plus récente d’une part, et l’usage du négatif de l’autre. Cela se voit tant dans les gros plans (captures 29 et 37) que les plans plus larges (captures 1 et 15), tous offrant un aspect filmique et très détaillé. Un résultat très soigné et compétent tout du long du film, offrant ainsi un rendu HD très confortable et convaincant, et permet aux Français de profiter de l’upgrade offert par cette nouvelle restauration (d’autant plus, donc, de l’absence de Blu-ray en France jusqu’ici).

On regrettera cependant que L’atelier d’images, comme sur d’autres éditions (L’Anglais par exemple), trébuche sur la compression du film, qui montre un effondrement cyclique du grain malgré un débit vidéo suffisant (cf captures 1 vs 3, 7 vs 9). C’est d’autant plus dommage que l’édition Criterion avait elle aussi (comme la plupart des Blu-rays Criterion issus de restaurations aussi fines) son lot de soucis de compression générant plutôt un grain aggloméré façon petits LEGOs (cf captures 2, 14, 20 ou 24), et que les images « entières » de l’encodage français font justement mieux que les New Yorkais. Comme on le voit sur les captures 19, 23 ou surtout 33, les faiblesses de l’édition française ont un impact direct sur la finesse de l’image, les hautes fréquences disparaissant et avec elles certains détails fins (les trames du canapé sur la capture 9, les cheveux épars de MacDowell sur la capture 19, les détails de son visage sur la capture 33). Dommage que l’éditeur bute sur cette dernière étape, sur laquelle il a pourtant la main, même si ça n’enlève rien aux qualités de départ de la restauration utilisée.

L’étalonnage est très similaire à celui de Criterion, à ceci près qu’on note une saturation légèrement plus marquée ainsi qu’un contraste poussant un peu plus les hautes lumières (cf captures 1 vs 2), quitte à les brûler (capture 5) ou à saturer les couleurs primaires (le bleu sur la capture 21, le rouge sur la capture 31). Dans l’ensemble cependant, on voit bien que les bases sont les mêmes que chez les Américains, et celles-ci sont toujours aussi solides, avec un bel équilibre des couleurs mais aussi une dynamique très plaisante l’oeil. La palette est appuyée par une gestion convaincant du couple contraste/luminosité, même si on se demande d’où proviennent les différences par rapport à l’édition US, vu que celles-ci tendent à aller vers un écrêtage des hautes valeurs (luminosité ou couleurs). Une conversion SDR différente à partir du même master HDR de départ peut expliquer cette différence en Blu-ray.

La question est d’autant plus intéressante que les disques français et américains divergent aussi légèrement de par leurs cadrages, l’édition française était tout du long légèrement zoomée et remontée vers le haut par rapport à l’édition Criterion. Or, c’est une différence étrange pour deux éditions partageant la même restauration de départ. Nous ne savons pas d’où provient la différence, mais supposons qu’au moins l’un des deux éditeurs a eu accès au master restauré et étalonné mais avant finalisation du cadrage. L’atelier d’images nous ont indiqué avoir directement reçu leur master de Sony.

Enfin, aucun souci de propreté ou de stabilité.

NB : pour les couples de captures comparatives, à chaque fois, la 1ère capture est tirée de cette édition française et la 2nde de l’édition Criterion 2018. Aussi, les 4 dernières captures sont tirées du Blu-ray français, confirmant l’utilisation de la restauration 4K 2018, possédant 3 modifications visuelles (captures 44 à 46) ainsi qu’un cadre légèrement plus ouvert qu’en 2009 quitte à révéler une perche-micro (capture 43).

Son

Note : 8.5 sur 10.

Le film est proposé en VO et VF DTS HD MA 5.1. On notera par ailleurs que la VO est encodée à 48 kHz, contrairement à l’édition Sony 2009 et l’édition Criterion 2018 qui proposent toutes deux un encodage à 96 kHz, une précision utile car Larry Blake précise justement, dans les notes trouvables sur l’édition Criterion, que le travail de remasterisation audio 2018 a été effectué à 96 kHz. En pratique cependant, le résultat est virtuellement identique à celui de la VO proposée par Criterion (y compris quand on analyse les spectres sonores des pistes).

Celui-ci a été amélioré (en tout cas en VO) pour cette restauration 2018, afin à la fois de tirer le meilleur des enregistrements des dialogues mais aussi d’éliminer autant que possible les bruits de fond parasites enregistrés pendant le tournage. Cela s’entend car il est difficile de deviner les soucis qu’il y avait pu avoir à l’origine et le travail nécessaire pour équilibrer tout cela, tant la piste parait très traditionnellement « compétente » en la matière. Certes, ce n’est pas du tout un film acoustiquement agressif, mais les voix se détachent très bien, les effets d’ambiance ouvrent efficacement le champ sonore dès le début du film, et la bande originale complète efficacement le tableau. Le principal reproche que l’on pourrait faire est que cela reste encore un peu plat, mais rien de gênant à l’écoute.

La VF 5.1 est assez similaire, à ceci près que les dialogues sont mis plus en avant que sur la VO, et tendent à couvrir une partie des effets d’ambiance et déséquilibrer un peu le mixage. C’est parfois discret, mais parfois plus évident.

Suppléments

Criterion avaient déjà bien complété en 2018 les suppléments par rapport à ce qu’avaient proposés Sony en 2009. L’atelier d’images reprennent, pour leur édition française, une partie de ces bonus produits par Criterion (mais pas tous), complétés par les bonus proposés originellement par Sony (2009) ou le LaserDisc Criterion (1990), mais aussi par deux nouveaux bonus créés pour cette édition française. Une interactivité particulièrement fournie, donc, sorte de « best of » des 3 vagues successives de suppléments créés pour le film, encore complétés par l’éditeur maintenant. Un travail particulièrement exhaustif, donc, et offrant un joli tour d’horizon.

Tous les bonus sont sous-titrés en français.

On trouve ainsi :

  • Un vent de liberté (24 min 08, 1080i) : nouvelle présentation du film par Philippe Rouyer
  • Analyse d’une séquence par Philippe Rouyer (13 min 19, 1080i), la scène étant celle de la révélation finale auprès de John
  • Introduction du film par Steven Soderbergh (2018, 6 min 01, 1080i)
  • Les coulisses du tournage par Andie MacDowell, Peter Gallagher et Laura San Giacomo (2018, 27 min 44, 1080i)
  • Entretien entre l’ingénieur du son Larry Blake et le compositeur Cliff Martinez (2018, 18 min 50, 1080i)
  • Commentaire audio de Soderbergh et Neil Labute (2009)
  • Les 20 ans du film au festival de Sundance (2009, 3 min 27, 720p)
  • Scène coupée (1990, 3 min 27, 720p), avec option de visionnage commenté par Soderbergh
  • A propos du film par Steven Soderbergh (1990, 8 min 12, 720p)
  • 2 bandes annonces du film (la bande annonce originale (1 min 34, 720p) et celle créée par la Miramax (1 min 36, 1080i partiellement upscalé)), accompagnées par une courte interview de Soderbergh à propos de leur création (1990, 1 min 30, 576i)

Les suppléments se clôturent par 4 bandes annonces de l’éditeur (L’Anglais, The Boxer, Au nom du père et A la recherche de Forrester).

Un seul petit regret : l’absence du module de 12 minutes, créé en 2018 par Larry Blake pour Criterion sur le travail effectué sur le son au fil des restaurations, afin d’éliminer les problèmes sonores d’origine tout en évitant les contre-effets négatifs. Ce module était complété par des notes sur la restauration visuelle et sonore du film, pointant notamment l’évolution des techniques utilisées en 1990 (pour le LaserDisc Criterion), en 1998 (pour la ressortie DVD du film), en 2009 (pour le Blu-ray Sony) et enfin en 2018 (pour la restauration 4K du film), ainsi qu’une poignée de modifications effectuées par Soderbergh et Blake en 2018 durant cette restauration 4K. Une évolution plutôt intéressante à suivre, d’autant plus quand elle est autant documentée.

Matériel de test :

ImagePanasonic TX-PF50G20S
SourceZone B : PS3 Slim 250 Go | Zone A : Panasonic BDT-110
SonYamaha RX-V467
EnceintesKit 5.0 : Jamo S606 | Caisson : Jamo Sub210

Scan disc :

Taille Disque45,782,058,953 bytes
Taille Film28,177,195,008 bytes
Encodage VidéoMPEG-4 AVC Video / 27979 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VOEnglish / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3395 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)
Encodage Audio – VFFrench / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 3739 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 1509 kbps / 24-bit)

Captures d’écran HD :

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