La fin du monde, d’Abel Gance, a été restauré (voire reconstruit) en 2021 en 2K par Eclair à partir d’un scan 4K d’un contretype et du négatif nitrate original. Le résultat, qu’on suppose principalement du à des éléments (notamment le contretype) très abîmés, est cependant assez décevant.

Une majeure partie du film semble basée sur le contretype et le rendu global est trop peu défini pour convaincre. Ces segments sont parfois tout simplement flous, avec une quasi absence du moindre détail un peu fin et une patine lisse. Les visages n’ont pas de détails faciaux, les cheveux forment un bloc, les arrière-plans sont flous, bref on est dans ces moments à la limite de l’upscale SD si ce n’était pour une texture argentique qui permet de se souvenir qu’on est en HD malgré son épaisseur. Les deux premiers tiers du film sont particulièrement touchés et peu de scènes sortent du lot pour remonter le niveau. A la 64ème minute, une différence nette en terme de précision se fait sentir, sans doute grâce à l’utilisation du négatif original. On retrouve alors un rendu et une définition bien plus en ligne avec les attentes, offrant une texture plus fine et un niveau de détails autrement plus acceptable que ce qui a précédé. Cela reste encore un peu en retrait par rapport à ce qu’on a déjà pu voir, mais la valeur ajoutée y est immensément plus évidente, avec une récupération des détails plus fins que ce soit sur les interprètes ou les décors. Comparez ainsi les captures 1 à 12, tirées de la première heure du film, avec les suivantes, prises après la 64ème minute de film.

Ces limites et cette hétérogénéité se voient aussi dans l’étalonnage, assez terne et grisâtre pour les scènes les plus limitées, et plus contrastées et nuancées pour les scènes les plus qualitatives techniquement. Les passages les plus abîmés sont ainsi assez voilés, avec une palette de gris limitées et manquant de contraste, là où les autres offrent des noirs plus profonds et un rendu globalement débouché. On pourra cependant trouver une image un peu trop sombre dans le dernier tiers du film, certaines zones d’ombre paraissant perdre en lisibilité.

Un bon point cependant : hormis quelques sautes de cadre lors de certains changements de scènes, l’image a été efficacement stabilisée et est aussi très propre. Pas de soucis d’encodage à noter.

On suppose que les éléments ont là aussi nécessité un sacré travail de remise en l’état, mais la piste son souffre encore de limites assez flagrantes, avec notamment une saturation de la musique, un souffle voilant les dialogues et des voix assez nasillardes et sifflantes. Cela contribue à dater assez fortement le film, façon vieux vinyl qui craque. Malgré un rendu particulièrement plat et étriqué, l’ensemble est cependant suffisamment clair pour rester audible et intelligible, et permet de suivre malgré tout les dialogues sans (trop) de difficultés.

Suppléments

• Sur la trace d’un rêve (38 min 21, 1080p) : entretiens autour du film avec Laurent Véray, Serge Bromberg, Christophe Gauthier et Léon Rousseau
• Autour de La fin du monde (15 min 12, 1080p) : court-métrage sur le film réalisé par Eugène Deslaw (avec présentation optionnelle de Laurent Véray)
• Bande annonce originale du film (5 min 15, 1080p restaurée)

Matériel de test :

Image	Panasonic TX-PF50G20S
Source	Zone B : PS3 Slim 250 Go | Zone A : Panasonic BDT-110
Son	Yamaha RX-V467
Enceintes	Kit 5.0 : Jamo S606 | Caisson : Jamo Sub210

Scan disc :

Taille Disque	39,912,396,481 bytes
Taille Film	29,275,963,392 bytes
Encodage Vidéo	MPEG-4 AVC Video / 36924 kbps / 1080p / 24 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VO	French / DTS-HD Master Audio / 2.0 / 48 kHz / 841 kbps / 24-bit (DTS Core: 2.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)

Captures d’écran HD :