Dans le triptyque Polanski paraissant chez Carlotta ce mois de mai, on trouve Le couteau dans l’eau, premier long-métrage du réalisateur et réalisé en Pologne. Pour cette sortie, l’éditeur s’est basée sur la restauration 4K effectuée par Di Factory en Pologne et parue notamment fin 2016 dans un coffret polonais supervisé par Martin Scorsese et regroupant 7 autres films polonais.

La restauration laisse tout de même en partie perplexe et insatisfait. On pourrait en effet résumer le résultat en disant qu’elle ressemble à une restauration 4K récente et efficace mais ostensiblement dégrainée. Sans être deshonorant, le travail effectué atténue tout de même en partie à la fois le naturel de l’image mais aussi sa précision dans les hautes fréquences, avec un grain argentique en grande partie atténué mais aussi régulièrement comme figé. Cela contribue à donner au film un aspect assez plat dont on doute qu’il soit d’origine (captures 1 et 2), malgré une poignée de plans qui semblent moins touchés. A contrario, d’autres paraissent beaucoup plus problématiquement lisses (capture 7). Cela donne une sensation assez mitigée : au-delà de ce lissage dénaturant, l’image est nette et précise, avec des détails faciaux, des vêtements, des accessoires bien présents et typiques d’un travail récent, mais une patine générale peu naturelle et qui nuit à l’impression laissée par l’image. Un travail en demie-teinte, en somme.

Même constat sur l’étalonnage, avec à la fois un travail suffisamment nuancé pour éviter les pièges dans lesquels les masters HD plus anciens tombaient, mais une palette parfois étrangement terne sans que cela ne paraisse pas numérique. Le traitement des basses lumières en particulier est assez débatable tant il confère à l’image un aspect très terne. A contrario, dès que les plans sont plus lumineux, le résultat parait bien meilleur, avec une dynamique plus convaincante.

Le nettoyage et la stabilisation de l’image sont, par contre, irréprochables.

Au final, si l’upgrade HD est clair et net, la restauration s’avère perfectible.

Là où le disque polonais ne proposait que le remixage 5.1 de la VO, Carlotta inclut aussi la piste mono originale du film.

La VO 5.1, malgré son anachronisme évident, s’avère plutôt convaincante. Elle reste suffisamment conservatrice pour simplement ouvrir un peu le champ sonore avant tout en aérant un peu certains effets sonores et passages musicaux sur la scène arrière. Rien de bien démonstratif cependant, le gros de la piste restant ancré sur la scène avant. La bande originale profite par contre d’une égalisation bien plus ronde que sur la piste mono, quitte à ce que les basses sonnent parfois de façon excessivement présentes. La piste 1.0 corrige cela, tout en proposant des qualités assez similaires à son équivalent 5.1. Dans les 2 cas, les dialogues sont plutôt clairs, évitant tout rendu voilé ou saturé, mais au final, la VO 1.0 gagne légèrement grâce, donc, à un équilibre légèrement plus plaisant.

Suppléments

• Un ticket pour l’Ouest (30 min 36, 1080i upscalé) : un module de 2003 revenant sur la carrière polonaise de Polanski jusqu’au tournage du film, qui lui servit de tremplin vers l’Occident
• 3 courts-métrages de Polanski : Rire de toutes ses dents (1 min 56, 1080p, 1957), Cassons le bal (8 min 15, 1080p, 1957) et Deux hommes et une armoire (14 min 54, 1080p, 1958)

Matériel de test :

Image	Panasonic TX-PF50G20S
Source	Zone B : PS3 Slim 250 Go | Zone A : Panasonic BDT-110
Son	Yamaha RX-V467
Enceintes	Kit 5.0 : Jamo S606 | Caisson : Jamo Sub210

Scan disc :

Taille Disque	38,569,089,478 bytes
Taille Film	28,786,816,896 bytes
Encodage Vidéo	MPEG-4 AVC Video / 34598 kbps / 1080p / 23.976 fps / 16:9 / High Profile 4.1
Encodage Audio – VO	Polish / DTS-HD Master Audio / 5.1 / 48 kHz / 2400 kbps / 24-bit (DTS Core: 5.1 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)
Encodage Audio – VO	Polish / DTS-HD Master Audio / 1.0 / 48 kHz / 1076 kbps / 24-bit (DTS Core: 1.0 / 48 kHz / 768 kbps / 24-bit)

Captures d’écran HD :